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ACTE DEUXIÈME.

CAPRICANA.

Halte-là, mon terrible ami ! Je vous vois venir ; mais n’espérez pas me faire parler. Non ! Je connais mes devoirs. Un médecin est un confesseur, lors même qu’il n’a reçu la confession de personne. Je serai muet comme la tombe.

LE BARON.

Il y a donc des secrets, puisque vous les gardez ?

CAPRICANA.

Des secrets ! au pluriel ! Pourquoi pas une douzaine ? Mon cher ami, c’est tout au plus s’il y en a un seul, un tout petit, et fort innocent, j’en suis sûr.

LE BARON.

S’il est innocent, contez-le-moi.

CAPRICANA.

Je ne vous en dirai pas un mot, quand cela serait le secret de Polichinelle ! Voilà comme je suis.

LE BARON.

Eh ! bien, moi, je vous dirai ce que j’ai deviné.

CAPRICANA.

Oui, oui, plaidez le faux pour savoir le vrai ! On ne me prend pas à ces amorces.

LE BARON.

Je sais tout.

CAPRICANA.

Croyez-moi, ne dites jamais de ces absurdités-là, même pour rire. Savez-vous ce qu’on y gagne ?

LE BARON.

Voyons.

CAPRICANA.

On compromet sa femme, et l’on finit par être ce qu’on n’était pas. Car dès qu’une femme est perdue de réputation et qu’elle a tous les ennuis de la chose, elle serait bien sotte de s’en refuser les « plaisirs[1] ! »

  1. Agréments. Commission d’examen.