Page:About - Gaetana, 1862.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
ACTE PREMIER.

LE COMTE, se relevant.

Qui es-tu ? que dis-tu ? que sais-tu ?

BIRBONE.

Je suis Birbone ; je sais ce qui se passe et je dis que c’est joliment malheureux pour les âmes sensibles.

LE COMTE, furieux.

Tu écoutais, faquin ?

BIRBONE.

Je ne suis pas un espion pour écouter les personnes. Je me trouvais là par hasard… et j’ai entendu.

LE COMTE.

Quoi ?

BIRBONE.

Vous le savez bien.

LE COMTE.

Drôle !

BIRBONE.

Monsieur le comte me traite en ennemi quand je viens pour l’obliger.

LE COMTE, avec hauteur.

Merci, mon cher, je n’ai que faire de tes bons offices.

BIRBONE.

On a souvent besoin d’un plus petit que soi.

LE COMTE.

Je n’ai besoin de personne.

BIRBONE.

Il ne faut pas dire cela aux gens qui ont entendu.

LE COMTE, tourne le dos et s’éloigne.

Laisse-moi !

BIRBONE, s’assied et parle haut.

Un beau seigneur aime une belle dame qui de son côté ne le déteste aucunement. Par malheur, la dame est un ange de vertu, le gentilhomme est une fleur de délicatesse.