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ACTE PREMIER.

UN JOUEUR.

Messieurs, il y a mille ducats à faire.

LE COMTE, qui vient d’entrer par le fond, à droite.

Soit ! Mille ducats.

MARTINOLI.

Écoutez ce que dit le beau Gabriel comte Pericoli.

CAPRICANA.

Eh bien, il a dit mille ducats !

MARTINOLI.

Ce qui veut dire…

CAPRICANA.

Ce qui veut dire, en monnaie de France, 4,250 francs ; en monnaie d’Espagne…

MARTINOLI.

Ce qui veut dire, en bon Italien : J’adore madame, ou plutôt mademoiselle Gaëtana. Pour passer un été auprès d’elle, j’ai abandonné la Rosita, ma maîtresse. J’enrage de savoir que le baron revient aujourd’hui ; la vie m’est odieuse ; je me brûlerai la cervelle un de ces jours, et comme l’argent n’a pas cours dans l’autre monde, je m’empresse d’alléger mon bagage.

« LE COMTE.

« Deux mille ducats !

« MARTINOLI.

« Oui, mon cher ami, la fleur des pois, le prince de la jeunesse, le plus parfait cavalier, le gentilhomme le plus accompli de notre bonne ville de Naples, se ruine de tout son pouvoir ; et vous savez le dicton : Pericoli peut ce qu’il veut. »

LE COMTE.

Quatre mille !

CAPRICANA.

En effet, il n’y va pas de main morte. Et qu’est-ce que la baronne pense de tout cela ?

MARTINOLI.

Oh ! là-dessus, mon cher, je n’ai pas la prétention de vous répondre. Interrogez-moi sur les mystères d’Isis, sur le secret