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ACTE CINQUIÈME.


Scène VI.

GAËTANA, LE COMTE.
GAËTANA, se rejetant en arrière.

Lui ! Partez !…

LE COMTE.

Non, j’ai trop souffert !

GAËTANA.

Et moi donc ? Partez !…

LE COMTE, vivement.

Eh bien, soit ! mais quand vous m’aurez dit ce que vous avez contre moi.

GAËTANA.

Ce que j’ai ? (S’avançant.) J’ai qu’un homme est prisonnier, malade, malheureux, condamné peut-être !… et ses douleurs, ses angoisses et ses larmes ont creusé un abîme entre nous.

LE COMTE.

Et moi aussi, j’ai été prisonnier ! on a dressé mon échafaud sous les fenêtres de votre palais !

GAËTANA.

Je ne m’en souviens plus ! C’est lui qui est à plaindre. D’ailleurs, il est mon mari.

LE COMTE.

Il est indigne de vous.

GAËTANA.

J’ai juré devant Dieu de lui rester fidèle ! Et si j’ai pu vous résister lorsqu’il était là, je ne suis pas assez infâme pour le trahir lorsqu’il est enchaîné et sans défense.

LE COMTE.

Eh ! s’il est en prison, c’est par son crime !

GAËTANA, revenant.

Mais il n’aurait jamais été criminel, si vous ne m’aviez pas aimée !