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GAËTANA.


Scène IV.

LÉONORA, GARDILLO, GAËTANA ; elle entre sans les voir, une lettre à la main.
LÉONORA.

Pauvre madame ! Comme elle est pâle ! Elle aussi a bien souffert, et pourtant c’est la meilleure de tous !…

GARDILLO.

Rassurez-vous, mademoiselle Léonora ! À partir de demain, elle n’aura plus personne à craindre. (À Gaëtana.) Madame n’a pas besoin de nous ?

GAËTANA.

Non, mes amis !… laissez-moi !… (Ils sortent à droite.)


Scène V.

GAËTANA, seule. Elle s’assied sur le banc, déplie lentement la lettre et lit.

« Vous ne lisez pas mes lettres, Gaëtana ; je le sais, j’en suis sûr, et pourtant je trouve un plaisir amer à vous écrire. Je ne vis plus, je ne dors plus ; la fièvre qui me brûle ne me laisse de repos ni jour ni nuit. Ingrate ! qu’ai-je donc fait pour mériter votre haine ? Avez-vous peur de moi ? Doutez-vous de mon respect et de mon obéissance ? J’en suis sûr, on m’a ruiné dans votre estime, chassé de votre cœur ! Je ne sais pas ce qu’ils ont pu vous dire, mais je jure que vous ne me condamnerez pas avant de m’avoir entendu ! Accumulez les obstacles, doublez les verrous, (Entre le comte.) j’arriverai jusqu’à vous par des chemins que l’audace de l’homme n’a jamais tentés. Je tomberai au milieu de la solitude et de la paix qui vous environnent, et je vous dirai… »

LE COMTE.

Gaëtana, jugez-moi !