Page:About - Gaetana, 1862.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
GAËTANA.

CARDILLO.

Vous le reconnaissez ?

LÉONORA.

Sans doute ! Je l’ai vu assez souvent autour de la villa. Pauvre jeune homme ! Voilà pourtant deux grands mois qu’il vient sonner tous les jours à la grille du parc.

CARDILLO, se frottant les mains.

Il n’y reviendra plus !

LÉONORA.

Et pourquoi ?

CARDILLO.

Mais parce que madame vit dans la retraite, conformément aux ordres de monsieur… et qu’elle ne reçoit personne, sinon les amis de monsieur !…

LÉONORA.

Eh bien ! monsieur avait-il raison de soupçonner la vertu de madame ? A-t-elle seulement répondu aux lettres de M. Pericoli ?…

CARDILLO.

Soyons équitable ; madame est une digne personne, et nous l’avions calomniée.

LÉONORA.

Parlez pour vous !

CARDILLO.

Je n’ai jamais mal pensé de madame. C’est à M. le comte que j’en ai. C’est sa faute ! Sans lui, monsieur ne serait pas en prison depuis soixante-trois jours avec Birbone et tous ces malfaiteurs.

LÉONORA.

Mais puisqu’il doit sortir aujourd’hui !

CARDILLO.

Hélas ! nous n’en savons rien, c’est aujourd’hui qu’on le juge.

LÉONORA.

Moi ! je suis persuadée qu’on l’acquittera ; il est si vieux ! On ne peut pas le condamner à une peine qu’il n’aurait pas le temps de subir… Avez-vous envoyé une voiture à Naples, comme madame vous l’a ordonné ?