Vous le reconnaissez ?
Sans doute ! Je l’ai vu assez souvent autour de la villa. Pauvre jeune homme ! Voilà pourtant deux grands mois qu’il vient sonner tous les jours à la grille du parc.
Il n’y reviendra plus !
Et pourquoi ?
Mais parce que madame vit dans la retraite, conformément aux ordres de monsieur… et qu’elle ne reçoit personne, sinon les amis de monsieur !…
Eh bien ! monsieur avait-il raison de soupçonner la vertu de madame ? A-t-elle seulement répondu aux lettres de M. Pericoli ?…
Soyons équitable ; madame est une digne personne, et nous l’avions calomniée.
Parlez pour vous !
Je n’ai jamais mal pensé de madame. C’est à M. le comte que j’en ai. C’est sa faute ! Sans lui, monsieur ne serait pas en prison depuis soixante-trois jours avec Birbone et tous ces malfaiteurs.
Mais puisqu’il doit sortir aujourd’hui !
Hélas ! nous n’en savons rien, c’est aujourd’hui qu’on le juge.
Moi ! je suis persuadée qu’on l’acquittera ; il est si vieux ! On ne peut pas le condamner à une peine qu’il n’aurait pas le temps de subir… Avez-vous envoyé une voiture à Naples, comme madame vous l’a ordonné ?