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GAËTANA.

Je vous jure, monsieur, que je ne pense plus à lui, sinon pour le plaindre. Dès qu’il ne sera plus à plaindre, je n’y penserai plus du tout. Au nom de ce bonheur, que je vous promets et que je vous donnerai, sauvez-le, vous le pouvez ; il en est temps encore.

LE BARON.

Parlons de nous ! Vous m’aimez, Gaëtana ?

GAËTANA.

Oui, monsieur, je vous aime !… parce que vous êtes bon !

LE BARON.

Merci ! je suis bon… mais juste.

GAËTANA.

Je vous aime, parce que vous êtes bon et juste, et incapable de faire le mal.

LE BARON.

Parlons de nous !

GAËTANA.

Je vous aime, parce que vous avez l’âme ouverte à tous les sentiments généreux.

LE BARON.

Ne me regarde pas ainsi ! je croirais à la fin que tu ne mens pas et que tu m’aimes en effet.

GAËTANA.

Eh bien ! oui, je vous aime ! je suis votre femme ! une pauvre petite créature à vous !

LE BARON, la prenant dans ses bras.

S’il était vrai !… si le feu secret qui me dévore avait enfin échauffé la froideur et ton indifférence. Si ton cœur endormi s’était éveillé à la prière frémissante de ma voix qui tremble ! (Saisissant le papier qu’elle avait mis dans son corsage.) Quel est donc ce papier que vous cachiez là ?

GAËTANA.

Monsieur ! je vous en prie ! C’est la grâce de ce malheureux !