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ACTE QUATRIÈME.

donnée à vous pour vous obéir en toutes choses et vous aimer de toutes mes forces. Pardonnez-moi !

LE BARON.

Tête folle ! il est impossible de garder rancune à ces yeux-là !

GAËTANA.

Ainsi, vous me pardonnez ?

LE BARON, souriant.

Bientôt ! demain.

GAËTANA.

Je voudrais ma grâce aujourd’hui.

LE BARON.

Méchante enfant ! tu m’as fait bien du mal, tu m’en feras encore. Je ne conseillerai jamais à un homme de mon âge de mettre à son chevet un ange aussi terrible que toi. Mais tu es si belle et si séduisante, que ma colère s’évanouit à la douce lumière de tes yeux. Je te pardonne.

GAËTANA, lui passant les bras autour du cou.

Merci, monsieur. Je vous bénis, et toute la ville vous bénira.

LE BARON.

Pourquoi toute la ville ? Notre bonheur a-t-il besoin d’être publié ?

GAËTANA.

Non ; mais c’est qu’après avoir fait grâce à une coupable comme moi, vous ne pouvez pas refuser de sauver un innocent.

LE BARON, très-froid.

Quel innocent ?

GAËTANA.

Je ne sais plus son nom.

LE BARON, se lève furieux.

Vous mentez ! vous l’aimez encore !

GAËTANA, le ramenant vers elle.

Quelle folie ! voilà vos imaginations qui reprennent le dessus.