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GAËTANA.


Scène IV.

GAËTANA, LÉONORA.
GAËTANA, à Léonora.

Léonora ! fais dire à M. le baron que je serai heureuse de le recevoir ici (Léonora va à la porte de gauche et parle à voix basse à Cardillo qui traverse le théâtre et sort par le fond.)

LÉONORA.

Pauvre chère madame !

GAËTANA.

Ne pleure pas ! est-ce que je pleure, moi ? Donne-moi ce miroir ! Je suis bien laide, n’est-ce pas ? La douleur et les veilles ont rougi mes yeux. Comment me trouves-tu ?

LÉONORA.

Belle comme la vertu, madame.

GAËTANA.

Ne parle pas de vertu ! je suis une malheureuse ! Le voici ! Chasse-le ! Je ne veux pas le voir !… Je m’étais trompée ! ce n’est pas encore lui !… Et pourtant je ne peux pas laisser ce malheureux mourir pour moi… Que ferais-tu ? Conseille-moi… Je ne sais que devenir.

LÉONORA.

Madame, on a frappé !

GAËTANA.

Ouvre-lui !… Attends ! (Elle court à la fenêtre et regarde l’échafaud en face.)

LEONORA, avec effroi, courant à elle.

Madame ?… Que faites-vous ?…

GAËTANA.

Je prends du courage ! (Léonora va ouvrir. Entre le baron.) Va, laisse-nous, mon enfant !