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ACTE QUATRIÈME.

assassine son ennemi à la veille d’un duel, est indigne de notre clémence. »

GAËTANA.

Mais il est innocent !

MARTINOLI.

Eh ! pauvre enfant, je le sais bien ! Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit, puisque la justice a prononcé. À force d’importunités, on a fléchi le roi. Il accordera la grâce.

GAETANA, avec explosion.

Ah !

MARTINOLI.

Il accordera la grâce ; mais à cette condition expresse que M. le baron del Grido la demandera lui-même.

GAËTANA, s’assied.

Nous sommes perdus !

MARTINOLI.

Non ! si vous êtes femme ! Je livre tout entre vos mains. J’ai préparé, d’accord avec tous les amis du comte, la pétition qu’il faut remettre au roi. Il n’y manque que la signature de votre mari. Vous avez une heure à vous ; vous aimez le comte Pericoli… Agissez !…

GAETANA, se lève.

Mais qu’attendez-vous de moi ?

MARTINOLI.

Un de ces miracles qui attestent l’héroïsme de la femme. M. del Grido vous aime et vous pouvez tout sur lui… si vous voulez. (Gaëtana baisse la tête, tend la main à Martinoli, qui lui glisse le papier dans les mains.) J’attendrai de vos nouvelles chez moi. Faites en sorte qu’il ignore ma visite.

GAËTANA, avec amertume.

Oui !…

MARTINOLI, lui serrant la main.

Pauvre enfant ! (Il sort.)