Page:About - Ces coquins d'agents de change, 1861.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 28 —

XV

Le nom même de ces coquins d’agents de change est un non-sens aujourd’hui. Je ne parle pas du mot coquin, puisque nous l’avons justifié, mais du mot agent de change. Ils ont fait le change autrefois ; ils ne le font plus ; ils le dédaignent ; ils l’abandonnent généreusement à l’industrie spéciale des courtiers de papier. Non que ce commerce soit plus ingrat qu’un autre. Je pourrais citer des maisons qui gagnent jusqu’à 150 000 francs par an à faire le papier ; mais les soixante habitants de la corbeille ont si bien perdu de vue le point de départ de leur institution et le sens primitif de leur nom, qu’ils n’ont jamais songé à poursuivre les seuls agents qui fassent le change.

Ils ont fait un procès aux coulissiers qui braconnaient réellement sur leurs terres, et les coulissiers leur ont répondu par l’organe de M. Berryer : « De quoi vous plaignez-vous ? Nous ne faisons que les marchés à terme, qui vous sont interdits, et nous nous portons garants de nos opérations, ce qui vous est défendu. »