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du prix des charges a été causée en partie par l’usage de les mettre en société ; que la nécessité de réunir le capital d’acquisition sans avoir recours à des associés a pesé sur le prix lui-même… etc. »

Il ne m’appartient pas de réfuter un raisonnement émané de si haut. Je crois, au demeurant, qu’il se réfute tout seul.

Mais il est bien certain que la moralité des agents de change ne saurait être mieux garantie que par le principe de l’association. Un capitaliste isolé, sans surveillance, pressé de doubler sa fortune pour revendre la charge et mettre ses fonds en sûreté, pourra céder à certaines tentations et tromper la confiance des clients. Rien à craindre d’un agent de change incessamment contrôlé par ses co-propriétaires. S’il faisait tort de cinq centimes au public, un associé diligent viendrait lui dire à l’oreille : donnez-moi cent mille francs ou je vous dénonce ! Telle est la morale de notre temps.

Le prix élevé des charges, qui a été la cause et non l’effet de l’association, est une autre garantie pour le public. Lorsque le mouvement des