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qu’en 1816 les charges d’agents de change deviendraient de véritables propriétés ; qu’elles vaudraient un million sous Charles X, sept ou huit cent mille francs sous Louis-Philippe, trois cent mille francs en 1848, deux millions en 1858 et 1859, dix-sept cent mille francs aujourd’hui. Il ne pouvait pas deviner qu’au prix énorme de l’office s’ajouterait encore un capital de cinq à six cent mille francs pour le cautionnement au Trésor, la réserve à la caisse commune de la Compagnie et le fonds de roulement. Lorsqu’il frappait de destitution un fonctionnaire imprudent, il ne songeait pas à spolier un propriétaire. Il ne soupçonnait pas qu’en vertu de la loi de 1807, les magistrats de 1860 pourraient prononcer une peine principale de 3 000 francs et une peine accessoire de 2 500 000 francs par la destitution de l’agent de change !

Ni Philippe le Bel, ni même le législateur de 1807 ne pouvaient deviner que les marchés à terme passeraient dans les mœurs de la nation et dans les nécessités de la finance ; que les marchés au comptant n’entreraient plus que pour un centième dans les opérations de l’agent de change ;