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blesse et de l’ignorance. Il faut s’y reprendre à cent fois pour obtenir la réforme la plus légitime.

Comptez les coups de bélier que nous avons donnés en dix ans dans les portes de Clichy. Elles tiennent toujours bon, ces portes injustes et maudites ! Elles tomberont bientôt, la chose est sûre ; il n’y a plus qu’un dernier coup à frapper. Mais à quand le moment opportun ? Aujourd’hui ? Non. Le démolisseur le plus vigoureux se fatiguerait en pure perte. Il faut attendre que la question soit remise à l’ordre du jour et que le public, comme les Chambres, en soit saisi de nouveau. Les meilleurs arguments publiés aujourd’hui feraient plus de mal que de bien aux pauvres prisonniers pour dettes.

La grande affaire du jour, ou pour mieux dire la seule, est la prochaine élection des conseillers municipaux. Tous les esprits sont tendus vers cet événement, qui commencera peut-être une révolution pacifique. On peut donc en parler tout à l’aise, sans crainte de fatiguer le public. Et l’opportunité du moment me permet d’imprimer une lettre que j’ai reçue en temps utile, dans la primeur de la question :

« Molinchart (Saône-et-Garonne), le 10 juillet 1865.
« Mon cher concitoyen,

« Enfin, nous arrivons aux élections municipales. J’attends cet heureux jour depuis cinq ans, vous le