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les trouve dans leur cabinet le jour où l’on a besoin d’eux.

Je crois inutile d’insister sur les avantages de la division du travail. Il est trop évident qu’un homme muni d’une bonne instruction médicale doit devenir très-fort en peu d’années s’il concentre tous ses efforts sur un seul point. Le champ de la science est si vaste aujourd’hui que tous les médecins, sauf quelques hommes de génie, optent nécessairement entre la spécialité et la médiocrité. Je ne dis pas de mal des hommes médiocres ; ils sont souvent de bon conseil, et ils en savent toujours assez pour vous apprendre où le bât vous blesse. Mais quand vous êtes sûr d’avoir une dartre, adressez-vous à l’homme qui guérit les dartres, et ne vous informez pas s’il est en outre bon accoucheur. Ce n’est pas un long bail que vous passez avec lui ; il s’agit simplement de lui livrer votre peau afin qu’il la guérisse. Vous payerez selon vos moyens le service qu’il vous aura rendu, et vous ferez place à d’autres, qui s’en iront guéris à leur tour.

Il y aurait beaucoup à dire sur la rétribution des soins médicaux : c’est une question commerciale qui, comme beaucoup d’autres, est encore un peu dans l’enfance.

Lorsque le médecin n’était qu’un bon ami qui partageait son temps entre un millier de malades, on le payait à la visite comme les fiacres à la course,