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traiter aucune question politique. Si je cédais au courant de bienveillance qui m’entraîne, je dirais que le pape est réconcilié avec les Romains, le czar avec les Polonais, l’empereur d’Autriche avec les Hongrois, M. Haussmann avec les Parisiens, l’empereur Maximilien avec les juaristes, Johnson avec Davis et M. Granier de Cassagnac avec la Révolution.

Je m’extasierais sur la hausse de toutes les valeurs de Bourse, j’admirerais l’activité féconde du Corps législatif, qui a fait si peu de discours et tant d’affaires, et voté toutes les lois que nous avions espérées. Mais je me sens incapable de rien critiquer aujourd’hui ; j’amnistie tout, sauf à me rattraper dans huit jours, suivant l’usage, et je commence un article d’observation pure, sur la médecine à Paris.

Le Parisien s’aperçoit à peine de ce qui change autour de lui. La transformation de la ville ne s’opère que par degrés, quelque zèle qu’on mette à tout faire à la fois, comme dans un changement à vue. Vous avez tout le temps de vous accoutumer aux nouveaux aspects, de vous blaser sur un square avant qu’il soit planté, et sur un boulevard de deux lieues avant qu’il soit bâti. Quand vous allez au bois de Boulogne par l’avenue de l’Impératrice, il vous semble que c’est la vraie