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Ce qu’il faut déplorer profondément, c’est la décadence d’un sexe qui a donné à notre pays la plus charmante moitié de sa gloire. Lorsqu’on vient de relire une lettre de Mme  de Sévigné, ou simplement de causer un quart d’heure avec une des vraies femmes qui nous restent, on tombe au milieu de cinq ou six mangeuses à la mode, et l’on est presque effarouché. Il semble que le langage, les idées, les sentiments de la mauvaise compagnie aient été colportés d’un monde à l’autre par les jeunes messieurs qui font la navette entre les deux.

Les critiques ont observé depuis quelques années que notre théâtre, le premier du monde, renonçait insensiblement à l’esprit et à l’étude pour exhiber des jambes, des étoffes, du clinquant et des pirouettes. Cette triste révolution menace d’envahir le grand théâtre du monde.