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c’est aujourd’hui le travail des femmes, c’était hier la moyenne imposée aux cochers ; une question de temps, une question de tarif, une méthode de mesurage, la substitution des journées aux façons ; que sais-je encore ?

La cause première de toutes les grèves passées, présentes et futures, n’est rien de tout cela. C’est l’ignorance absolue des lois économiques qui livre le travailleur à toutes les illusions de l’espoir, à toutes les fascinations de l’empirisme.

Il ne s’est point passé une journée depuis la Révolution sans que le travailleur inquiet des grandes villes ait entendu la voix d’un camarade murmurer à son oreille :

« Cela pourrait aller beaucoup mieux.

— Je m’en doutais. Et le moyen ?

— On ne me l’a pas dit, mais je peux te nommer un homme qui le sait.

— Bon ! cet homme-là sera mon homme. Il a trouvé le moyen de nous faire gagner plus avec moins de travail ?

— Le moyen simple, facile, infaillible !

— Alors, vive lui ! »

On pourrait les compter par centaines, les marchands de pierre philosophale qui ont promis monts et merveilles à l’ouvrier trop confiant. Quelques-uns sont arrivés aux affaires, le succès les a mis en demeure de tenir ce qu’ils avaient