Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nemis qui l’attaquent ; il faut aller au plus pressé. On répond par des faits et des raisonnements lorsqu’on a tout le temps et la sécurité désirables. C’est ainsi que la maison de Hanovre, en Angleterre, après avoir puni de mort les violences de la presse, en est venue à réfuter paisiblement toutes les attaques ou même à les punir par son dédain. Mais ni l’action du temps ni le progrès des mœurs politiques ne guériront les vices clandestins que la presse chatouille chez les vieillards, éveille chez la jeunesse. Un gouvernement fort peut mépriser les philippiques des tribuns en chambre et les mazarinades de cabaret ; il n’a pas le droit de tolérer un attentat contre les mœurs publiques. Tous les hommes d’État, ou, pour mieux dire, tous les hommes, sont unanimes sur ce point. J’excepte seulement ces estimables spéculateurs, toujours les mêmes, qui profitent du désordre des révolutions pour courir à l’imprimerie et remettre sous presse je ne sais quels livres monstrueux. Tant qu’il y aura des hommes assez dégradés pour faire ce commerce, et il y en aura toujours, la liberté de l’imprimerie sera moralement difficile.

Mais croyez-vous en bonne foi que la somme du travail à faire et de l’argent à gagner soit subordonnée au nombre des brevets ?

Si les brevets étaient des nuages chargés de manne, égaux en volume, en poids, en richesse