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âmes immortelles. Elle ne doute pas que saint Louis ne soit logé au premier étage du ciel, mais elle en douterait encore moins s’il venait casser un verre de lampe ou faire toc toc dans la cheminée. Quelques milliers de Français et de Françaises sont en deuil de parents bien aimés. On s’inquiète de ceux qu’on a perdus ; on payerait très-cher pour avoir de leurs nouvelles. Et s’ils daignaient venir en apporter eux-mêmes, quelle joie !

Les malades abandonnés de la science lèvent les yeux au ciel et disent :

« Si Dieu voulait, il ferait un miracle en ma faveur ; ou, si le temps lui manque, il m’enverrait un simple renseignement : la formule du remède qui doit me guérir. Je ne lui demande pas de quitter le timon de l’univers pour panser mes petites plaies ; qu’il expédie un ange, un esprit, une ombre, le plus humble des volatiles surnaturels qui encombrent son paradis. Le plus ignorant des morts en sait plus long sur tout que les plus savants de la terre. Comment obtenir cette grâce ? La prière, dit-on… Mais j’ai déjà tant prié ! Ne serait-il pas temps d’essayer autre chose ? »

Les ambitieux qui rêvent au lieu d’agir et attendent les alouettes rôties font le même raisonnement : « Si Dieu voulait ! Il est si riche ! Un million ne le ruinerait pas. Il a tous les pouvoirs en main