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messieurs. Ils sont médiums, c’est notre conviction sincère ; mais ils ne sont nullement spirites. Ce sont des spéculateurs américains qui exploitent leurs facultés médianimiques, comme Jenny Lind exploitait ses facultés vocales et musicales. Ils n’ont que faire de la doctrine spirite, qui est complétement incomprise ou méconnue par eux.

Au surplus, ces médiums ne sont pas les seuls qui jouissent de la faculté qu’ils exhibent en public. Nous déclarons formellement qu’il existe à Paris d’autres médiums, aussi et plus puissants que les frères Davenport, et que ceux-là ne tirent aucun salaire, aucune rémunération des personnes qu’ils admettent chez eux.

Depuis cinq ans bientôt, nous étudions le Spiritisme, cherchant la vérité et la lumière. Nous ne les avons trouvées que d’une manière relative ; mais nous croyons être sur la voie qui doit conduire l’humanité vers le but qu’elle est appelée à atteindre. Si nous nous trompons, nous sombrerons comme toute doctrine mal assise, mal établie, et au dehors du véritable courant humain ; si au contraire, comme Galilée, comme Salomon de Caus, comme Galvani, nous avons découvert une vérité, cette vérité restera.

La grenouille de Galvani ? quelle absurdité ! s’écriaient les About du siècle dernier ; et cependant, de cette grenouille, est sorti le télégraphe électrique.

Si vous voulez être respectés, messieurs les anti-spirites, respectez les premiers la croyance et la foi des autres.

En résumé, car je ne veux pas user du droit que j’ai de remplir vingt-quatre colonnes du feuilleton de l’Opinion nationale, en résumé, les assertions de M. About sont de pures calomnies, et si le Spiritisme avait occasionné 21 pour 100 de plus de cas de folie, ce n’est pas dans le journal clérical de Rouen que ce fait eût été premièrement consigné. L’Académie de médecine a ses journaux spéciaux, et la statistique d’un homme qui ignore les premières don-