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Davenport les sommes que ces messieurs auront puisées dans les poches ?

J’ai grand’peur que le phénomène en question se soit déjà produit à la salle Herz au moment où j’écris cet article. Mais quand même il se produirait cinquante fois de suite, quand cinquante fournées de spectateurs choisis auraient vu, touché, démoli le matériel complaisant des frères Davenport, je ne suis pas certain que l’expérience aurait désabusé les dupes du spiritisme.

Il y a de fort honnêtes gens parmi ces malheureux.

Quelques-uns d’entre eux m’ont écrit avec une douceur évangélique. Ils m’invitent à étudier leur doctrine, qu’ils croient nouvelle et connue seulement des adeptes. Ils sont tout fiers de leur devise : Hors la charité, point de salut. Ils se proposent pour but l’amélioration morale de l’homme.

Et nous aussi parbleu ! Nous n’avons pas attendu que trois escamoteurs américains vinssent nous enseigner l’amour du genre humain à quatre mille francs le cachet ! Nous aussi nous rêvons l’amélioration morale de l’homme ; mais nous ne la faisons pas consister dans l’abrutissement.

Le difficile est de raisonner avec ces naïfs. Voici un exemple comique que j’emprunte à l’avant-dernier numéro du journal spirite :

Un petit Davenport, nommé Allen, vient de faire