Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

salle Herz, mais il m’appelle avec une ironie charmante « l’heureux auteur de Gaëtana. »

Troubadour, mon ami, vous n’êtes pas charitable. Pourquoi donc votre journal a-t-il pris pour devise : « Hors la charité, pas de salut ! » Certes j’ai fait un pièce intitulée Gaëtana, et j’en ferai encore d’autres que vous pourrez siffler, mais que vous ne pourriez pas écrire, même avec la collaboration de vos esprits, qui me semblent légèrement auvergnats. Mais ayant fait une pièce qu’on n’a pas laissé finir, je suis d’autant plus fort aujourd’hui pour vous dire :

Les Davenport, vos clients, ont rendu l’argent au public ; ils l’ont rendu parce que la police les y a contraints, sur les réclamations violentes du public ; et si le public a réclamé, contre toute habitude, si la police a appuyé, contrairement à l’usage, c’est que non-seulement la pièce était mauvaise, mais qu’on avait abusé de notre confiance pour nous soutirer 4 000 francs ! Il y avait pour le moins tromperie sur la qualité de la marchandise vendue.

Si j’achète pour dix francs de surnaturel, je n’entends pas qu’on me livre des trucs usés, valant deux sous. Que va-t-il arriver si, parmi les soixante spectateurs à 30 francs, il s’en trouve un, deux, vingt, soixante assez audacieux pour réclamer leur argent ? La police sera-t-elle en permanence à la salle Herz pour reprendre à la caisse des frères