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billet de faveur au petit neveu d’une ouvreuse, ajoute les mots sacramentels « ce billet ne peut être vendu. » Il ne peut être vendu, parce qu’il est donné, c’est une donation gratuite, faite à la condition qu’elle demeurera toujours gratuite ; mais ce que j’achète et que je paye est-il à moi ? Puis-je en disposer librement ? Puis-je l’offrir à un ami ou même à M. Robin, que je n’ai pas l’honneur de connaître ? Le droit me paraît évident.

Que je tombe malade à l’heure du spectacle, MM. Davenport ne semblent pas d’humeur à me rendre mes trente francs. Il est donc naturel que j’emploie au profit d’une autre personne, à mon choix, ce billet qui ne peut me servir à moi-même. Je crains donc que, malgré toutes les précautions, un spectateur de la première séance ne se retrouve à la seconde. Et alors ?

Il me vient encore un scrupule. Sur quel argument la police s’est-elle fondée pour faire rendre la première recette ?

Est-ce parce que le spectacle n’avait pas pu finir ? Non. Le public n’a rien à réclamer quand la représentation est abrégée de son fait. Le sens commun le dit, l’histoire le confirme. Il y a des précédents. Le rédacteur en chef de l’Avenir, M. Alis d’Ambel, un nom de troubadour, m’a fait l’honneur de m’envoyer hier son numéro du 14 septembre. Il n’y avait aucune mention du fiasco de la