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lodies encore plus originales que le Devil in house de ces messieurs. Ses amis et ses ennemis affirment unanimement que ses opéras sont l’œuvre du génie, et il ne s’en défend pas trop, car c’est le plus grand bonhomme de grand homme qui ait jamais digéré la gloire dans un fauteuil. Mais le génie auquel il doit sa gloire est tout en lui. Évoquez-le si vous pouvez, ce génie presque divin, et faites-le chanter dans votre armoire : M. Robin ne vous discutera pas, ni moi non plus.

Plus je relis la lettre de ces plaisants américains, plus je me demande ce qu’ils sont. Ils ne veulent pas être des faiseurs de tours, fi ! Mais ils n’osent pas s’expliquer franchement sur ce qu’ils veulent être. Ils se vantent d’être venus d’un bout du monde à l’autre, abandonnant patrie et famille : c’est un sacrifice que les commis voyageurs font volontiers, lorsqu’ils y trouvent leur compte, et ils ne se croient pas indiscutables pour si peu. J’ai connu un honnête comédien qui était allé de France en Amérique, quittant famille et patrie pour jouer le Sonneur de Saint-Paul et la Grâce de Dieu. Il fut sifflé et s’en revint chez lui sans dire raca à la grande nation américaine.

Ces messieurs semblent avoir fait le voyage pour nous montrer des phénomènes. C’est le mot qu’ils emploient, et ils ont soin d’ajouter que « ces phénomènes ont été constatés par les savants les plus