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Si le moment est mal choisi, le choix des instruments n’est guère moins ridicule. Comment ! voici deux gaillards qui ont dompté les puissances invisibles ; ils se font servir par des esprits ; ils ont à leurs ordres une armée d’êtres inconnus, mais assurément supérieurs à l’homme.

Que ne ferait-on avec de tels moyens ? Donnez-moi seulement un petit farfadet, pas plus haut que ma botte, et je me charge de découvrir tous les secrets que nous cherchons, de mettre au service de l’humanité toutes les richesses qui lui manquent, de rendre la liberté à tous ceux qui sont esclaves, la santé à tous ceux qui souffrent, d’arrêter toutes les guerres, de concilier tous les partis, de transformer ce globe en un vaste jardin de plaisance ! Les frères Davenport nous amènent d’Amérique une légion de diablotins tout dressés, et grâce à l’alliance de ce pouvoir surnaturel, ils parviennent à quoi ? À jouer du violon dans une armoire ! En vérité, les demi-dieux sont devenus bien modestes depuis quelques temps !

Modestes ? Est-ce le mot ? Je remarque que ces messieurs le prennent de bien haut avec M. Robin. Ils l’appellent prestidigitateur, faiseur de tours ; un peu plus ils diraient acrobate. Il y a deux classes d’hommes qui professent un hautain mépris pour les prestidigitateurs : MM. les grecs, d’abord ; MM. les thaumaturges ensuite. Mais M. de Caston