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faisant sa prière, voit mourir dans son antichambre un assassin qui venait l’égorger. Vous y verrez l’esprit parleur de la famille X…, un Espagnol du seizième siècle, qui s’était attaché de nos jours à une famille anglaise. Il s’appelait Gaspard Ludovico y Urbino, cet Espagnol ; c’est lui-même qui l’a révélé à ses clientes.

Un Espagnol du nom de Gaspard est presque aussi vraisemblable que le sultan Oscar dans les Saltimbanques. Ludovico est un prénom italien, et n’a jamais été un nom de famille espagnol ; Urbino est le nom d’une ville italienne assez connue : il faut être naïf comme un marchand de miracles pour négliger la vraisemblance à ce point-là ! L’Avenir, moniteur du spiritisme, a consacré je ne sais combien d’articles à la gloire des frères Davenport ; c’est par son entremise que les frères thaumaturges me donnent depuis longtemps sur les nerfs.

Je sais bien qu’on n’est pas forcé de lire tous les journaux que l’on reçoit ; il serait fort aisé d’en rendre quelques-uns à la poste ; on pourrait même écrire au rédacteur en chef : « Monsieur, vous m’envoyez votre journal gratis ; je ne vous en veux pas pour si peu de chose ; mais combien m’en coûterait-il tous les trois mois pour ne pas recevoir l’Avenir ? »

Mais on n’a pas le temps d’écrire ce billet, on