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Que vous allez de plus fort en plus faible, et cela dans la patrie du grand thaumaturge Nicolet ? Vous venez nous montrer des miracles de pacotille, après avoir donné en Amérique des représentations dont un dieu serait jaloux ? Prenez-vous donc Paris pour une de ces sous-préfectures infimes où les ténors sans voix et les comiques hors d’âge vont quêter un regain de succès ?

Négligeons ces fanfaronnades d’outre-mer et prenons le divertissement que ces messieurs nous donnent. Leurs exercices sont divisés en deux parties, comme ceux du Cirque. On a donné tout récemment, à Genevilliers, une demi-représentation où l’on avait convoqué la presse bienveillante et non autre. Un journaliste invité a cru bien faire en amenant avec lui M. Robin, prestidigitateur et physicien de profession. M. Robin, qui tient théâtre sur le boulevard et qui fait en public mille choses surprenantes, ne s’est jamais vanté d’avoir commerce avec les esprits. Ce n’est qu’un honnête homme, de grand sens, fort ingénieux et habile dans sa partie. Comme tous ceux qui se jouent élégamment à travers les secrets de la nature, il est payé pour ne pas croire aux choses surnaturelles.

Dès qu’il s’est vu en présence des frères Davenport, il a reconnu des confrères, mais des confrères trop ambitieux, et il s’est fait un plaisir d’éventer leurs sept ou huit mèches. Son jugement, très-cour-