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est vraisemblablement d’un coup utile sur quatre ou cinq.

Il est donc à peu près certain, mes très-chers frères, que personne ne reviendrait bredouille si tout le monde avait l’occasion de tirer seulement dix coups dans la journée. Nous avons donc un problème à résoudre : la multiplication du gibier.

Je vais me rencontrer probablement avec l’auteur de Tristia, notre cher et charmant Toussenel. Mais il est dans ma destinée de vagabonder ici sur le terrain de tout le monde. Faute d’avoir un enclos qui m’appartienne, je suis forcé de vivre sur le commun, glanant après les moissonneurs, hallebotant après les vendangeurs, braconnant après le plus spirituel et le plus aimable des chasseurs. Mais qu’importe ? Je me sais tout pardonné d’avance. D’ailleurs, si le problème appartient au maître qui l’a posé, la solution que je propose humblement est bien à moi.

Nous sommes tous d’avis que la chasse est un exercice très-sain pour ceux qui n’en reviennent pas bredouilles. Nous souhaitons unanimement que le gibier multiplie assez sur nos 53 millions d’hectares pour que le plaisir du chasseur ne soit pas corrompu par la crainte du ridicule.

Mais nous sommes d’abord honnêtes gens, et nous ne songeons pas à nourrir notre gibier aux