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ÉPÎTRE AUX BREDOUILLES.


Saverne, 1er septembre.
Très-chers frères,

Je ne serai pas des vôtres aujourd’hui, par la meilleure raison du monde, c’est qu’au lieu de chausser mes guêtres, de prendre mon fusil et d’offrir mes épaules à cette jolie petite pluie qui commence à tomber si gaiement, j’ai chaussé mes pantoufles, saisi une plume neuve et commencé la présente épître, qui partira ce soir, à sept heures, par le train-poste de Strasbourg à Paris. Or, on n’est pas bredouille lorsqu’on n’est pas sorti à la poursuite du gibier.

Mais, comme dit le trop élégant traducteur de Virgile,

Je connais le malheur, et j’y sais compâtir.

Oui, messieurs, moi aussi je me suis levé quelquefois trop matin pour arpenter les chaumes à