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rons mieux, et qui sait ? peut-être vos intérêts ne s’en trouveront pas plus mal. Vos ministres auront un supplément de besogne et de tracas ; la critique glissera souvent un grain de sable dans le petit pain que vos chefs de bureau mangent à leur déjeuner mais quand même un de ces messieurs se casserait la dent par mégarde, le pouvoir ne serait pas sensiblement ébranlé. Tout au contraire : issu du suffrage universel, le pouvoir ne peut vivre aujourd’hui que par l’assentiment quotidien du peuple ; chaque concession qu’il nous fait l’affermit sur sa base, en rétablissant l’harmonie des gouvernants et des gouvernés. » Voilà ce que les amis de la liberté osent dire poliment aux grands chefs qui nous la refusent. Nous n’en sommes pas moins les adversaires du pouvoir dans huit ou neuf questions sur dix, mais nous parlons la même langue que lui, d’où je conclus que nous arriverons peut-être un jour à nous entendre. Comment s’entendrait-on avec les éloquents et les subtils qui font du jour la nuit et de la liberté l’esclavage ?

C’est nous qui sommes les ennemis de la liberté, au compte de ces messieurs, parce que nous voulons émanciper tous les pauvres du pays en leur apprenant à lire !

C’est nous qui sommes les factieux lorsque nous réclamons l’application des lois.

Une congrégation détestable, ennemie déclarée