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verait peut-être avec aigreur les vivacités de la discussion, on rendrait coup pour coup, et l’on deviendrait injuste par représailles : à quoi bon ? Les esprits ne sont que trop excités dans Paris. Un homme qui veut le bien sans arrière-pensée fait bon marché de sa petite personne. Il court au but sans perdre temps, quand même on sèmerait quelques pois fulminants sur sa route.

Lorsque je vous prêchais la conciliation, il y a huit jours, j’étais bien résolu d’écrire un deuxième sermon à l’adresse de vos adversaires. Ils ne le perdront pas : la vérité doit luire pour tout le monde. Les attaques que j’ai subies durant toute la semaine, n’ont pas aigri mon cœur contre vous, ni découragé mon bon vouloir.

Aussitôt fait que dit : j’entame mon second point, qui n’est plus à votre adresse.

Depuis vingt ans, le prix des choses a doublé ; le prix des personnes ne s’est pas accru dans une proportion aussi forte. Cependant la personne ne se conserve que par un emprunt perpétuel au monde extérieur. L’homme se défait et se refait partiellement tous les jours ; il se refait avec du pain, de la viande et du vin ; le logement, l’habillement, la chaussure, tous les abris du corps le protègent contre la destruction.

Un effort, quel qu’il soit, implique une déperdition de force ; il se fait dans l’homme physique un