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blenheim ? Ils fondent une société de crédit mutuel. Le capital est fait : moyennant vingt-cinq francs versés en bloc ou par à-comptes, comme à la caisse d’épargnes, le premier honnête homme venu devient sociétaire. Chaque sociétaire peut emprunter pour lui-même ou pour un ami le double de ce qu’il a versé. La banque paye 3 pour 100 à ses créanciers ; elle prête à 6, sur parole, sur signature ou sur produits consignés à domicile, suivant le cas. Je viens de lire les statuts ; ils sont d’une simplicité et d’une droiture admirables, mais non sans malice. Il y a notamment un article 53 que je recommande à mon ami Sauvestre : « Ne pourra pas faire partie de la Société quiconque n’enverra pas régulièrement ses enfants à l’école. » Vous lirez bientôt ces statuts, mon cher Sauvestre, et vous en serez aussi content que si vous les aviez rédigés vous-même ; car si l’idée d’une banque si utile et si démocratique n’avait pas germé dans le cœur de Jean Macé, vous l’auriez trouvée dans le vôtre.

Je suis trop proche voisin de Nancy pour ne pas dire un mot du fameux manifeste que mes compatriotes de Lorraine ont lancé dans le public. Rien n’est plus désirable, à mon avis, que la décentralisation administrative. Je la réclame à cor et à cri depuis que je connais un peu l’organisation de la France. Donc je suis désolé de l’imprudence qu’on a faite en mettant une idée simple, juste, inoffen-