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La remarque est fort juste, et je vous étonnerai bien davantage en vous disant que cet académicien, qui porte à peine trente ans sur sa figure, est un grave président de la cour des comptes.

Du temps que M. Fould était ministre d’État, il avait mis près de lui deux jeunes gens parfaitement inconnus, mais d’une grande activité et d’une merveilleuse aptitude aux affaires. L’un s’appelait Jules Pelletier, l’autre Georges de Soubeyran. Le premier ne tarda guère à devenir secrétaire général, et le second, chef du cabinet. La position les mettait en rapport avec une multitude d’écrivains et d’artistes, et comme ils étaient gens d’esprit, comme ils manquaient absolument de cette morgue qui sévit trop souvent dans les ministères, ils se firent presque autant d’amis qu’ils rencontrèrent de visages. L’Académie des beaux-arts n’ouvrit pas seulement ses portes à M. J. Pelletier parce qu’elle voyait en lui un distributeur de commandes, mais surtout parce qu’il joignait l’agréable à l’utile et qu’il était artiste jusqu’au bout des doigts. Il est en outre fort érudit, grand amateur de livres, très-friand de curiosités historiques.

Tandis qu’il paraissait accablé sous un labeur énorme au ministère d’État et depuis au ministère des finances, il préparait une histoire du Père Joseph et dirigeait des recherches fort ingénieuses dans toutes les bibliothèques d’Italie. Ce n’est donc