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ries politiques, vivant en elle-même, pour elle-même, étrangère (je ne dis pas indifférente) aux querelles des partis. Nous ne renoncerions pas à lire les journaux, à nous passionner pour toutes les nobles causes, à prendre parti dans les affaires publiques ; mais nous perdrions l’habitude de les parodier mesquinement dans nos trous. On ferait acte de citoyen chaque fois qu’une grande question serait en cause ; on se monterait toujours la tête (et pourquoi pas ?) à l’élection du député ; mais on ne verrait pas un cordonnier voisin d’un lampiste, se faire le Brutus de ce César huileux.

Tandis que le gouvernement restreindrait sa responsabilité au strict nécessaire, les gouvernés réduiraient au minimum les causes de dissentiment qui les excitent et les aigrissent. L’idéal d’un conseil municipal serait la réunion de vingt ou trente individus choisis pour leur aptitude et leur probité, sans aucune acception de leurs sentiments politiques. Qu’un député soit tenu de livrer sa profession de foi, c’est trop juste : nous lui donnons nos pleins pouvoirs dans les grandes affaires de l’Empire ; c’est lui qui, pendant des années, va faire de la politique pour nous. Laquelle ? Il faut s’expliquer à l’avance, ou gare les malentendus !

« Mais les bonnes gens que je charge de dépenser mes octrois et mes centimes additionnels, il serait bien indiscret de demander ce qu’ils pensent