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LA RÉSISTANCE.

ni de nous-mêmes. La France se relèvera, elle est en bonnes mains. L’Europe ne prendra fait et cause pour nous que si elle y trouve son compte ; mais le jeu de la politique est fertile en combinaisons de toute sorte, et sans compter sur les retours de la fortune, on peut croire que le bon droit n’aura pas toujours la force contre lui. Quant à lasser nos ennemis, à les gêner, à les humilier, à les dégoûter si bien de leur conquête qu’ils finissent par la prendre en grippe, c’est un devoir que nous saurons remplir.

« On dit qu’ils se préparent à tout fortifier en Alsace ; qu’ils ont déjà dressé les plans de quatre ou cinq citadelles à bâtir autour de Strasbourg. Nous n’en sommes pas fort émus ; nous nous rappelons que l’Autriche, à grands frais, s’était rendue invincible dans le quadrilatère de Vérone. Elle l’a perdu en Bohême, et ces ouvrages, où cent mille hommes se seraient brisés sans faire brèche, ont amené leurs pavillons, ouvert leurs portes, et salué un nouveau maître qui ne les avait pas même investis. L’empereur Napoléon III avait passé vingt ans à fortifier son despotisme contre les révolutions de Paris. Vous savez s’il y était invincible ; les grandes voies stratégiques qu’il avait ouvertes à vos frais pour vous mitrailler au besoin, ont-elles retardé sa chute d’un quart d’heure ? Il a perdu Paris sur le champ de bataille de Sedan. Je ne me charge