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HUIT JOURS D’ÉTUDE.

Et le fait est qu’ils en auront, bon gré mal gré, puisque les parents sont forcés de mettre leurs enfants à l’école sous peine d’amende et de prison, et qu’ils n’ont que le choix entre le collége allemand et l’école primaire allemande.

Toutefois le collége n’avait reçu au milieu d’octobre que trente élèves, tous externes, au lieu de 130 ; pas un seul pensionnaire, et rien que des enfants pauvres. Tous les parents qui ont de quoi vivre ont envoyé leurs fils en France.

L’injustice et la brutalité du procédé prussien sont odieuses, mais je ne m’attendris pas outre mesure sur le sort des bambins d’Alsace, qui vont apprendre l’allemand malgré eux. Ne faut-il pas qu’ils sachent l’allemand, comme tous les Français de leur génération ? Ils parleront la langue maternelle entre eux et dans le sein de la famille, et vous verrez qu’ils y feront des progrès plus rapides dés qu’elle aura l’attrait du fruit défendu. Quant à leurs sentiments, j’en réponds. Depuis qu’on s’applique à les germaniser, ils ne sortent plus de leurs classes sans chanter la Marseillaise.