Page:About - Alsace, 1875.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
ALSACE.

le masque : ils chassent nos professeurs, qui s’étaient déclarés Français à toute épreuve ; ils annoncent que les cours se feront en langue allemande, et nous voyons déboucher en ville sept professeurs teutons. C’était tout simplement la confiscation du collége.

Et le maire de protester. Et les Prussiens de boucher leurs oreilles. « Le collège est à nous, dit le pauvre Gustave Ostermann ; nous l’avons construit à nos frais, meublé de notre argent, les livres et les collections qui s’y trouvent sont notre bien. La morale, le droit des gens, les traités vous défendent de confisquer notre propriété collective ou privée !

— Nous la prendrons pourtant, dit le vainqueur.

— Prendrez-vous aussi malgré nous nos écus dans notre caisse pour payer vos professeurs ?

— Nous n’y manquerons pas, soyez-en sûrs ! Est-ce que vous n’avez pas voté vous-mêmes la subvention du collége ?

— Oui, nous l’avons votée, mais sous un autre régime, pour soutenir un établissement qui était nôtre, et français.

— Nous la prendrons quand même.

— Mais à quoi bon des professeurs, puisque vous n’aurez pas d’élèves ?

— Nous en aurons si nous voulons. »