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ont fait la campagne de France. Ils n’étaient pas nos ennemis, on dit même qu’ils professent une vague sympathie pour nous et qu’ils murmurent contre la Prusse. Mais ils lui ont servi d’instruments très-perfectionnés, car ils ont le coup d’œil juste : leurs balles hachent la cible à 400 mètres. Si vous êtes jamais allé aux Folies-Dramatiques, vous avez dû rencontrer le souverain de ces gens-là, j’entends leur souverain légitime et déchu. C’est un vieillard fardé qui porte des diamants et des perruques de soie, et qui s’étale aux avant-scènes avec des filles pour qu’on le croie meilleur qu’il n’est.

Mais on vient me chercher au fond du jardin : les clefs sont arrivées et la maison ouverte. J’y cours et naturellement je vais droit à mon cabinet, à ce cher cabinet où j’ai tant lu, tant écrit, tant causé avec les artistes, les poëtes et les savants qui m’ont fait l’amitié de s’y asseoir ; ce cabinet où votre esprit, mon cher Dumas, a tiré de si beaux feux d’artifice ; ce cabinet où tu as accouché de tes premiers articles, mon cher Sarcey, lorsque tu n’avais pas le travail facile, l’esprit rapide et la main sûre comme aujourd’hui. Notre table massive y est toujours avec ce tapis de drap vert où tu as renversé notre gros encrier, que tu prenais pour une mouche.

Les deux premiers objets qui attirent mes yeux