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ÉPILOGUE.

bonne nouvelle, et l’on s’embrassa à la ronde. L’ordre de mise en liberté fut prêt à dix heures et demie ; je voulais consacrer une partie de la journée à visiter tous ceux qui m’avaient témoigné de l’intérêt ; mes amis me le défendirent, et après m’avoir fait déjeuner, ils me chassèrent positivement à Saverne. « Et surtout, dirent-ils, ne vous oubliez pas dans les délices de la maison. Vite à Paris, ou pour le moins à Lunéville ! Les Allemands ne sont pas des hommes pareils aux autres. S’ils trouvaient un nouveau prétexte à vous mettre en prison, la confusion de leur premier échec ne les arrêterait pas un quart d’heure. »

Ils m’expliquèrent, chemin faisant, comment la chambre des mises en accusation, composée d’un officier et de deux magistrats, avait pesé, la veille, les conclusions de M. Staelder et celles de M. Merrem, et donné gain de cause au second par des motifs tirés du droit international. M. Merrem, informé du résultat dans la matinée du samedi, avait dit : « Je suis heureux d’apprendre que ces messieurs se sont rangés à mon avis. »

Un hasard dont je fus charmé me permit de remercier au buffet de la gare cet honorable juge d’instruction, qui, par droiture de conscience, s’était fait mon avocat.

Ici finit l’histoire de cette semaine, qui, malgré l’heureux dénoûment, me fait l’effet, lorsque j’y