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ALSACE.

Le clergé protestant, bien renté et qui fait de beaux mariages, réparera facilement par l’immigration allemande le déficit que l’option a jeté dans ses revenus. Mais le clergé romain souffre déjà sensiblement des circonstances qui ont écrémé la population catholique et qui ne laissent autour de lui que des pauvres à secourir. Le casuel est à peu près perdu ; or, du petit au grand, les ecclésiastiques vivaient du casuel bien plus que du traitement fixe.

L’évêque de Strasbourg, par exemple, recevait 10,000 francs de l’État et, sans le casuel, qui s’élevait au double, il n’aurait jamais pu tenir son rang. Admettons, je le veux, qu’il vive dorénavant en apôtre ; mais le petit clergé, qui a pratiqué de tout temps une simplicité apostolique, n’aura pas même les pains et les poissons de l’Évangile à mettre sous sa dent, car les soldats et les ouvriers allemands dévorent tout, et ces consommateurs gloutons ont doublé en moins de deux ans le prix de la vie.

J’étais curieux de savoir quelle indemnité le vainqueur consacrait aux réparations de la cathédrale, où ses obus ont fait pour 600,000 francs de dégâts. On m’a dit, mais j’ai peine à le croire, que Dieu serait le seul propriétaire exclu de la répartition générale. Il faudra donc que l’œuvre Notre-Dame pourvoie à tout sur ses propres ressources.