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ÉPILOGUE.

bourg, m’est venu visiter dans ma chambre. Il m’a dit, en français, fort poliment, qu’il était disposé à faire, en ma faveur, tout ce que le règlement permettait ; il m’a promis que, dès demain, je serais seul dans ma chambre ; il s’est même informé si j’avais assez d’argent au greffe. Je n’ai pu que le remercier et lui dire que j’étais bien traité par tout le monde et que je ne manquais de rien.

Le lendemain, lundi, les visites se succédèrent dès le matin, et la première de toutes avait une telle importance que j’ai dû la noter dans ses moindres détails.

Un homme très-distingué et digne de toute confiance se présenta à moi avec un message verbal de M. de Clercq :

— Le ministre plénipotentiaire chargé de la liquidation d’Alsace-Lorraine a reçu, me dit-il, de M. de Rémusat, une dépêche qui vous concerne ; il est autorisé à faire pour vous tout ce qu’il jugera opportun, et il désire savoir où et comment vous désirez qu’il intervienne. Est-ce à Strasbourg ? est-ce à Berlin ? est-ce par voie officieuse ou par voie officielle ?

Je répondis sans hésiter :

— Veuillez dire à M. de Clercq que je le remercie de tout mon cœur, mais que je le supplie de ne rien faire et de me laisser seul en face de la justice prussienne. L’intervention officieuse d’un