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ALSACE.

officier, un soldat, quelquefois un représentant du am peuple, entonnait l’hymne de la victoire. Le général mettait sur la pointe de son épée son chapeau, surmonté du panache tricolore, pour être vu de loin et pour servir de ralliement aux braves. Les soldats prenaient le pas de course ; ceux des premiers rangs croisaient la baïonnette ; les tambours battaient la charge ; l’air retentissait des cris mille et mille fois répétés : « En avant ! en avant !… Vive la République !… »

« Pour résister aux enfants de la patrie, il eût fallu être aussi passionné qu’eux-mêmes. Nos fantassins, hauts de cinq pieds, ramenaient par centaines les colosses d’Allemagne et de Croatie.

« Le général Foy. »

C’est vous, phraseurs absurdes, qui les avez ramenés, les colosses d’Allemagne, et ramenés, hélas ! jusqu’à Paris. Ô la brillante théorie et la victorieuse tactique ! Mais un troupeau de lions qui manœuvrerait de la sorte se ferait dévorer par un agneau savant ! Si la France n’avait pas cru à ces billevesées, si toute une nation n’avait point applaudi durant un demi-siècle ces contes à dormir debout, je ne serais pas enfermé dans une prison de Strasbourg par les esclaves du roi de Prusse !

Sur le tard, le directeur des prisons de l’Alsace-Lorraine, accompagné de l’inspecteur de Stras-