Page:About - Alsace, 1875.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
313
ÉPILOGUE.

— Vous savez qu’on arrête un prévenu quand on peut.

— Mais de quoi suis-je prévenu ? Je connais cet article que vous incriminez ; il est plein de critiques hostiles, malveillantes, dont le but, j’en conviens, n’a jamais été de vous plaire ; mais qui ai-je calomnié ?

— Vous avez raconté certains faits que vous auriez du mal à prouver : celui-ci, par exemple.

En même temps il me mit sous les yeux un paragraphe qui signalait certaines manœuvres des émissaires de M. de Bismarck.

Je convins que la preuve était peut-être difficile faire, mais en maintenant que je n’avais point inventé le fait, que je le tenais de bonne source, et que je l’avais publié de bonne foi.

— Le code allemand n’admet pas la bonne foi comme une excuse.

— Je le comprends ; mais supposons que je me sois trompé sur quelque point de fait, en vertu de quelle loi votre conseil de guerre pourrait-il me punir ?

Le magistrat me fit lire l’article 5 d’une ordonnance promulguée en Alsace-Lorraine au commencement de septembre 1870, en me priant de remarquer qu’elle n’était pas abrogée. Cet article nuit d’un emprisonnement d’un an au maximum et d’une amende de 500 thalers quiconque aura