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ÉPILOGUE.

d’instruction qui s’occupe de vous est un fort honnête homme, très-modéré et très-sensé.

III

Tout en causant, M. Schneegans et Pfortner me conduisent à une voiture découverte, où je monte avec le commissaire à ma gauche et le gendarme devant lui. Le voyage ne fut pas long ; au bout de cinq ou six minutes, nous étions arrêtés dans la petite rue du Fil, entre une habitation brûlée par le bombardement de 1870 et la maison d’arrêt. Le commissaire court au cabinet du juge d’instruction pour lui rendre ses comptes, tandis que le gardien-chef et le greffier prennent possession de mon humble personne. Le greffier, un jeune Prussien, qui ne sait pas deux mots de français, après m’avoir repris ma montre et mon argent, inscrit sur un grand livre mon signalement détaillé.

Il me fait passer sous la toise, comme un conscrit, il m’oblige à montrer mes dents, comme un cheval à vendre. Au milieu de ces opérations bizarres, Pfortner et M. Schneegans, qui nous avaient suivis à pied, viennent me recommander aux gardiens et s’informer si je n’ai besoin de rien. J’avais besoin de tout, mais grâce à leur active amitié,