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ALSACE.

ture, je n’ai jamais passé devant la lourde porte, où le fer se marie au chêne, sans rire un peu de ces dangers de ma jeunesse. Du diable si je m’attendais à franchir ce seuil inhospitalier dans la maturité de mon âge et de ma raison ! Il paraît cependant que nous devions finir par là. C’était écrit.

On m’écroue, et après m’avoir pris ma montre et mon argent, on me conduit au premier étage. Là, pour plus de précaution, et quoique les gendarmes n’eussent perdu aucun détail de ma toilette, un gardien m’invita à dépouiller mes vêtements, sans excepter le pantalon, les visita un à un et les palpa sur toutes les coutures. Il prit ensuite un morceau de craie, et sur l’ardoise qui décorait ma porte il écrivit au-dessous de l’indication Isolirtzelle, le nom du prévenu.

II

La cellule isolée (Isolirtzelle) où l’on m’avait mis au secret est une vaste chambre de 45 à 50 mètres superficiels, très-proprement peinte à la chaux et éclairée par deux fenêtres haut placées que le soleil levant emplissait alors de sa clarté. Je n’ai rien vu d’aussi grand ni d’aussi sain au dépôt de la pré-