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ALSACE.

le 1er novembre, et après avoir assuré l’investissement de la place, ils s’acheminent sans perdre un jour, par une suite d’efforts continus, vers ces deux redoutes, dont l’une est au sud et l’autre au sud-est de la place.

Leurs batteries s’établissent successivement à Essert, à Bavilliers, au Grand-Bois, au Bosmont, au bois de la Brosse, c’est-à-dire à l’ouest, au sud-ouest, au sud et au sud-est, rendant coup pour coup à nos forts, brûlant la ville, les faubourgs, les villages, et attestant par une destruction incessante la supériorité de leurs 200 canons. Dès les premiers jours de février, ces malheureuses Perches sont enfermées dans un cercle de feu.

L’ennemi s’est emparé des villages voisins, de Danjoutin, de Pérouse, il les bombarde du sud, de Lest et du nord, il y lance jusqu’à 2,500 projectiles en vingt-quatre heures, et après avoir démonté presque toutes leurs pièces, il ouvre la tranchée et la pousse vigoureusement jusqu’à moins de 200 mètres. Une attaque de vive force, tentée à tout hasard pendant la nuit, n’a réussi qu’à lui faire perdre environ 250 prisonniers ; mais le feu de plus en plus écrasant de l’artillerie prussienne, et l’effet encore plus tuant des fausses joies et des mauvaises nouvelles, le canon de Villersexel, la retraite de Bourbaki, l’armistice de Versailles, décident le commandant supérieur à