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PHALSBOURG.

temps, feraient merveille autour des nouveaux forts qui se bâtissent devant Strasbourg.

Aussitôt fait que dit : ils transforment en chemin de fer une belle route neuve, construite à frais communs par l’État et la ville, entre Phalsbourg et Lutzelbourg. La route est un plan incliné, une rampe continue, sans paliers ni courbes notables ; on y installe, sur des débris de traverses, quatre ou cinq kilomètres de vieux rails, et moyennant cette faible dépense, les pierres descendent par leur propre poids jusqu’au canal de la Marne au Rhin. On les entasse sur les bateaux du roi de Prusse, qui vont les déposer, pour ainsi dire, à pied d’œuvre, devant les forts en construction.

J’ai suivi cette voie jusqu’au port d’embarquement ; elle est d’une simplicité et d’une économie admirables ; les wagonnets eux-mêmes, dont quelques échantillons déraillés bordent la route, semblent taillés dans des matériaux de rebut. La descente des trains chargés n’est qu’une question de frein, et il suffit de quelques chevaux pour remonter le matériel vide.

Le jour où ces transports auront pris fin, on jettera les rails au vieux fer, on brûlera les traverses et les voitures, et la route éprouvée, meilleure que neuve, sera livrée à la circulation.

Je prends une heure de repos dans ce joli village de Lutzelbourg, célèbre par ses truites et ses