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ALSACE.

la garnison. Or la garnison ne sera pas rcduile, au contraire, quoique les Allemands aient démantelé la ville. Ils aménagent les casernes et les autres bâtiments militaires : ils installent le mess des officiers à l’arsenal ; ils ont acheté un terrain de 500,000 francs pour faire un champ de manœuvres. On pourra donc gagner sa vie comme autrefois, mais bien des gens aiment mieux mourir en France que de vivre en Allemagne. La vue des uniformes étrangers leur donne le mal du pays. »

Il m’en aurait conté plus long. Mais on vint le chercher pour un conseil de famille : l’émancipation d’un mineur qui voulait opter et partir.

Je revois en passant le petit café militaire où nous parlions de gloire et de victoire en juillet 1870, avec trois jeunes officiers du 84e, qui ne devaient point revenir. Les mêmes tables sont devant la porte, avec les mêmes lauriers-roses dans des caisses de bois peint en vert ; rien n’est change que l’uniforme des buveurs.

En traversant le pont-levis, je remarque des ouvriers qui chargent sur des wagonnets les belles pierres de nos remparts. Les Allemands sont un peuple pratique ; aussitôt qu’ils ont eu déclassé Phalsbourg, comme forteresse inutile, ils se sont avisés que les matériaux de ses murailles, soigneusement choisis, bien taillés, durcis par le