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hommes de bon sens que deux routes s’ouvrent devant nous, selon que les Français détachés de la mère patrie se résignent à leur nouvelle condition, ou qu’ils nous tendent des bras désespérés en nous appelant à leur aide.

Lorrain par le hasard de la naissance, Alsacien par mon choix et par une résidence de douze années, j’ai vu l’Allemagne confisquer d’un seul coup mon pays natal et mon pays d’adoption, les deux petites villes de Dieuze et de Saverne.

Je croirais faire injure à mes compatriotes de la Lorraine en prouvant qu’ils sont Français, bien Français jusque dans la moelle des os et qu’ils n’ont pas une goutte de sang qui n’appartienne à la patrie française. On ne démontre pas l’évidence. L’Allemagne elle-même ne se fait pas d’illusion sur ce point ; elle s’est toujours attendue à rencontrer dans la Meurthe et dans la Moselle une exécration unanime et une résistance infatigable. Quoiqu’elle ait pris la peine de faire imprimer jusqu’à Londres des mensonges historiques et géographiques qui suivent l’annexion pied à pied en la justifiant, il est clair qu’elle n’eût pas songé à conquérir un seul arpent de la Lorraine si elle